CARDIOVASCULAR JOURNAL OF AFRICA • Volume 30, No 2, March/April 2019
AFRICA
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6 mois à 1an) chez tous les patients inclus et rentrés à domicile.
Le contrôle s’était déroulé à partir d’octobre 2015 par appels
téléphoniques.
Ont été inclus tous les patients ayant présenté une insuffisance
circulatoireaiguësoitàl’admission,soitencoursd’hospitalisation,
durant la période d’étude. L’insuffisance circulatoire aigue était
définie par la présence d’: une hypotension artérielle définie par
une chute de la pression artérielle sysolique
<
90 mmHg ou une
différentielle pincée; une tachycardie; une polypnée avec une
fréquence respiratoire
>
20 cpm; une oligo-anurie; extrémités
froides; et apparition de troubles psychiques.
Les renseignements suivants avaient été recueillis à l’aide
d’une fiche de recueil de données:
•
les données anthropologiques et démographiques: âge, genre
•
antécédents personnels: facteurs de risque cardio-vasculaire et
notion de cardiopathie sous-jacente connue
•
traitement antérieur: nous recherchions particulièrement la
prise de médicaments à effet secondaire hypotenseur tels que
les diurétiques, bétabloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de
conversion et les inhibiteurs calciques
•
circonstances de découverte
•
troubles neuro psychiques: agitation, prostration, obnubila-
tion, coma
•
données cliniques comportant les signes généraux (fréquence
cardiaque, tension artérielle, fréquence respiratoire, poids,
taille), les signes de défaillance cardiaque, la recherche de
foyer infectieux
•
données paracliniques:
–
– la biologie: hémogramme, bilans inflammatoire et infec-
tieux, fonction rénale et hépatique; profils glucidique et
lipidique, ionogramme sanguin
–
– ECG et imagerie (radiographie, échocardiographie-
Doppler et tomodensitométrie)
•
étiologie(s) retenue(s) au terme des explorations
•
données thérapeutiques, notamment le traitement initial
avant l’insuffisance circulatoire aiguë et la prise en charge de
celle-ci
•
évolution à court terme (à l’exéat) et à un an.
Nous avions distingué deux cas de figure:
•
l’ICA est d’emblée présente à l’admission: on recherchait
alors son caractère inaugural (de novo) ou le terrain de cardi-
opathie sous-jacente connue sur lequel elle survenait
•
l’ICA est apparue en cours d’hospitalisation, chez un malade
ayant eu des chiffres tensionnels ‘normaux’ à l’entrée. Dans ce
second cas, on notait les constantes, le résumé syndromique,
le diagnostic et le traitement initial à l’admission.
L’évolution était appréciée à court terme et à 1 an par contact
téléphonique des patients inclus et rentrés à domicile.
Les paramètres étudiés ont été consignés sur une fiche
d’enquête informatisée à l’aide du logiciel
CS.pro. Les données
ont été analysées avec le logiciel SPSS. L’analyse univariée
permettait de déterminer la distribution de chaque variable à
étudier. Les données quantitatives sont exprimées sous forme
de moyenne ± déviation standard. Le test statistique apparié
du logiciel SPSS a été utilisé pour comparer la variation des
moyennes des différents paramètres en fonction du temps.
Il était considéré comme significatif pour une valeur de
p
<
0.05. L’analyse multi-variée a également été réalisée avec le
même logiciel. Elle était utilisée pour la recherche de facteurs
favorisants et pronostiques de l’insuffisance circulatoire aiguë.
Resultats
Durant la période d’étude, 44 patients ayant présenté une
insuffisance circulatoire aiguë ont été colligés. La prévalence
hospitalière de l’insuffisance circulatoire aigue durant la période
d’étude était de 4%. La moyenne d’âge était de 54.9 ans avec
des extrêmes de 20 et 85 ans. La répartition des patients selon
le genre est représentée à la figure 1. Les hommes représentaient
54% (
n
=
24) et les femmes 46% (
n
=
20). Le sex ratio H/F était
d’1.1. L’hypertension artérielle était présente chez 15 (34.1%)
patients et le diabète chez 9 (20.5%).
La figure 2 résume les différents facteurs de risque cardio-
vasculaire présents dans la population d’étude. Le tableau
1 représente la répartition des patients selon le terrain. Le
traitement antérieur des patients était composé d’un inhibiteur
de l’enzyme de conversion (IEC) dans 29.5% des cas, d’un
bétabloquant dans 9.1%, d’un dérivé nitré dans 9.1% des cas et
d’un diurétique dans 34.1% des cas. Vingt huit (63.6%) patients
Tableau 1. Répartition des patients selon leur terrain
Pathologie
Effectifs
Pourcentage (%)
Cardiomyopathie ischémique
5
11.6
Cardiomyopathie dilatée
6
13.6
Cardiomyopathie hypertensive
1
2.3
Cardiomyopathie du péripartum
2
4.5
Cardiomyopathie toxique (chimiothérapie)
1
2.3
Valvulopathie
IAo
2
4.5
IM
4
9.3
IT
1
2.3
RAo
2
4.5
RM
4
9.1
Prothèse valvulaire
3
6.9
Troubles du rythme atrial
8
18
BAV appareillé
3
6.9
Cœur pulmonaire chronique
4
9.3
AOMI
2
4.5
IAo: insuffisance aortique; IM: insuffisance mitrale; IT: insuffisance tricuspide;
RAo: rétrécissement aortique; BAV: bloc auricule-ventriculaire; AOMI: artéri-
opathie oblitérante des membres inférieurs.
18–44 ans 45–59 ans 60–79 ans 80–99 ans
100
80
60
40
20
0
30%
21%
41%
9%
Fig. 1.
Répartition des patients selon la classe d’âge.