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CARDIOVASCULAR JOURNAL OF AFRICA • Volume 26, No 4, July/August 2015

e4

AFRICA

dans la série de Diop à Dakar,

5

de Mpemba à Brazzaville au Congo

6

et Chaabouni à Sfax en Tunisie

7

qui trouvent respectivement 6.8,

6.3 et 5 ans. L’âge des cardiopathies congénitales est cependant

légèrement plus bas que dans une série de cas opérés à Dakar.

8

L’âge moyen de découverte des cardiopathies rhumatismales

est de 9 ans 5 mois, plus bas que dans la série chirurgicale de Ciss

à Dakar.

9

Les cardiopathies congénitales étaient plus fréquentes

que les cardiopathies rhumatismales pouvant s’expliquer par la

plus grande incidence des malformations cardiaques comparée

aux cardiopathies rhumatismales. Ceci a été également retrouvé

par Ba en Mauritanie

10

et Brousse au Sénégal;

11

92.7% des

enfants de l’étude sont issue de mariage consanguins. Cet

aspect a été noté comme un important facteur contributif de

malformation cardiaque.

12

Le pronostic est défavorable dans notre contexte avec un taux

de mortalité de 24.4% dépassant les 20% retrouvés à l’Hôpital

Principal de Dakar en 1997 par Brousse

11

et s’expliquant par le

retard diagnostic et l’accès difficile à la chirurgie cardiaque. Il est

à observer que si les cardiopathies se caractérisent par leur faible

prévalence hospitalière elles représentent une des principales

causes de morbidité et de mortalité chez l’enfant dans les pays

en développement.

13

Le taux de perdus de vue de 18.3% est plus élevé que celui

retrouvé dans la série similaire au Sénégal de Brousse.

11

Il

pourrait s’expliquer par le caractère asymptomatique de certaines

cardiopathies notamment congénitales et l’amélioration clinique

des enfants opérés. Seul 15.9% des enfants ont pu être opéré.

Ce faible taux d’accès au traitement chirurgical s’explique par

plusieurs facteurs notamment l’impossibilité actuelle d’opérer

des enfants de moins de 15 kg et les enfants présentant une

hypertension artérielle pulmonaire avec une pression systolique

supérieure à 50 mmHg.

8

Dans ce contexte, les associations humanitaires comme

‘Mécénat Chirurgie cardiaque enfants du monde’, offrant une

prise en charge jouent encore un rôle très important. Cependant

il y a un intérêt indiscutable à développer la chirurgie cardiaque

localement.

5,7

Limites de l’etude

Il s’agit d’une étude rétrospective qui a l’inconvénient de ne pas

fournir toutes les données souhaitées notamment la Spo2 et les

aspects électrocardiographiques. Le diagnostic de cardiopathie

fait par un infirmier peut constituer un facteur limitant dans la

mesure où une cardiopathie peu grave ou asymptomatique n’est

pas détectée par ce dernier conduisant au sous diagnostic et à

la sous estimation de la prévalence. Par ailleurs les nouveau-nés

porteurs de cardiopathies congénitales sévères décédés peu après

leur naissance ne sont pas pris en compte.

Il s’agit d’une étude hospitalière dans un contexte où

l’accessibilité aux soins est limitée. Le seul moyen paraclinique

de confirmation de cardiopathie était un échographe peu

performant. Les autres moyens à savoir le cathétérisme cardiaque

et l’imagerie résonnance magnétique qui aurait pu apporter un

diagnostic précis ou limiter les faux négatifs sont indisponibles

sur place et hors de portée des populations. Eu égard à la

nature hospitalière de l’étude et aux facteurs limitant précités,

les données ne peuvent être extrapolées à la population générale

mais donnent une idée de l’existence du problème qui pourrait

être mieux diagnostiqué par d’autres études.

Conclusion

Cette étude bien que comportant des limites montre que

les cardiopathies infantiles sont peu fréquentes au service de

pédiatrie du CHR de Louga avec une prévalence de 4.3 pour

1 000. Les formes congénitales sont plus fréquentes que les

formes acquises. L’accès à la chirurgie cardiaque est faible et la

mortalité est élevée. II est donc nécessaire de mettre l’accent sur

le dépistage précoce de cardiopathies infantiles et d’améliorer

leur accès à la chirurgie cardiaque localement.

Bibliographie

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6.

M’Pemba Loufoua Lemay AB, Johnson EA, Nzingoula. Les cardiopa-

thies congénitales observées dans le service de pédiatrie Grands Enfants

Tableau 2. Répartition des différentes cardiopathies

Diagnostics

Nombre (n

=

82) Pourcentages

Cardiopathies congénitales

CIV

20

24.4

CAV

10

12.2

Tétralogie de Fallot

8

9.8

PCA

6

7.3

CIA

3

3.7

APSO

2

2.4

HTAP primitive

2

2.4

CMD congénitale

2

2.4

VDDI

1

1.2

Oreillette unique

1

1.2

TGV avec CIV

1

1.2

Sténose pulmonaire

1

1.2

Cardiopathies acquises

IM

10

12.2

IM + IA

9

11

RM

2

2.4

Péricardites tuberculeuses

3

3.7

Cardiopathies mixtes

CIV + IM

1

1.2

Total

82

100

CIV = communication inter ventriculaire; CIA = communication

inter auriculaire; CAV = canal atrioventriculaire; VDDI = ventricule

droit à double issu; APSO = atrésie pulmonaire à septum ouvert;

PCA = persistance du canal artériel; TGV = transposition des gros

vaisseaux; CMD = cardiomyopathie dilatée; HTAP = hypertension

artérielle primitive; IM = insuffisance mitrale; IA = insuffisance

aortique; RM = rétrécissement mitral.