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CARDIOVASCULAR JOURNAL OF AFRICA • Volume 29, No 2, March/April 2018

e2

AFRICA

Risque cardiovasculaire absolu des femmes sous

contraception hormonale à Porto-Novo

Arnaud Sonou, Mathieu Ogoudjobi, Philippe Mahouna Adjagba, Corine Houehanou, Richard Aniglé,

Léopold Codjo, Murielle Hounkponou, Rosaire Bognon, Salimatou Assani, Daniel Amoussou-Guénou,

Dèdonougbo Martin Houénassi

Résumé

Introduction:

Le but du présent travail était de déterminer le

risque cardiovasculaire absolu (RCVA) des femmes utilisant

une contraception hormonale à Porto-Novo.

Méthode:

Nous avons mené une étude transversale descriptive

incluant des femmes au moment du renouvellement d’une

méthode contraceptive hormonale. La pression artérielle,

la glycémie veineuse à jeun, l’indice de masse corporelle et

l’hypertrophie ventriculaire gauche électrocardiographique

ont été étudiées. La détermination du RCVA a été double

basée sur les modèles de l’Organisation Mondiale de la Santé

(OMS/ISH) et de la Société Européenne de Cardiologie (ESC/

ESH).

Résultats:

L’âge moyen des femmes était de 35.3

±

8.2 ans.

La pression artérielle et la glycémie étaient élevées dans

respectivement 24 et 1.5% des cas; 23.2% étaient obèses.

L’hypertrophie du ventricule gauche était présente dans

7.1% des cas. Un RCVA élevé était retrouvé chez 5.2% de ces

femmes selon le modèle de l’ESC/ESH.

Conclusion:

L’existence de femmes à RCVA élevé dans ce

groupe soulève le problème de l’éligibilité cardiovasculaire à

la méthode contraceptive utilisée.

Mots clés:

risque cardiovasculaire absolu, contraception hormo-

nale, éligibilité

Submitted 15/3/17, accepted 5/3/18

Published online 27/3/18

Cardiovasc J Afr

2018;

29

: e1–e4

www.cvja.co.za

DOI: 10.5830/CVJA-2018-016

Les méthodes contraceptives hormonales, du fait de leurs

mécanismes d’action, ne sont pas sans risque sur l’organisme

particulièrement sur la fonction cardiovasculaire et le

métabolisme glucido-lipidique.

1

Une augmentation mineure

des chiffres de pression artérielle (5 à 7 mmHg) a été notée sous

œstroprogestatifs. L’hypertension artérielle franche apparaît chez

0.6 à 2.8% de ces utilisatrices.

2

L’identification des principaux

facteurs de risque athéromateux bien que nécessaire avant le choix

d’une méthode contraceptive hormonale, n’est pas systématique

sous nos cieux. En Afrique et précisément au Bénin, peu de

travaux se sont intéressés au profil de risque cardiovasculaire

des femmes sous contraception hormonale, raison pour laquelle

nous avons initié l’étude du risque cardiovasculaire absolu

(RCVA) de ces femmes à Porto-Novo.

Méthode

Nous avons réalisé une étude descriptive transversale de mars à

juin 2016.

Ont été incluses de façon exhaustive et consécutive toutes

les femmes se présentant à l’Association Béninoise pour

la Promotion de la Famille (site de Porto-Novo), pour le

renouvellement d’une méthode hormonale de contraception. La

taille minimale prédéterminée de l’échantillon, obtenue par la

formule de Schwartz était de 384 sujets.

La collecte des données a été faite par un étudiant en fin

de formation en médecine. Une entrevue face à face a eu lieu

entre l’enquêteur et l’enquêté (en français ou en langue locale

‘goun’), grâce à un questionnaire standardisé écrit en français.

Elle a permis de recueillir les données sociodémographiques et

comportementales, notamment la recherche d’un tabagisme actif

de moins de 12 mois.

Les paramètres anthropométriques ont été mesurés (poids,

taille, tour de taille). La pression artérielle (PA) a été prise grâce

à un tensiomètre semi-automatique testé et validé. La glycémie

à jeun a été dosée sur un prélèvement veineux sanguin et un

électrocardiogramme a été enregistré en utilisant un appareil

C3000 de marque Bionet.

La PA élevée a été retenue en cas de traitement médicamenteux

hypotenseur en cours ou pour une PAS

140 et/ou une PAD

90 mmHg. La répartition des chiffres de pression artérielle

s’est basée sur la classification de la Société Européenne de

Cardiologie (ESH/ESC).

3

L’hyperglycémie de type diabétique a été retenue en cas de

traitement médicamenteux du diabète ou pour une glycémie

plasmatique veineuse à jeun

1.26 g/l.

4

L’intolérance au glucose

est définie quant à elle par une glycémie à jeun comprise entre

1.02 et 1.25 g/l.

Le tour de taille représentant le pourtour abdominal, a été

mesuré au niveau d’un point situé à égale distance du bord

Centre Hospitalier Universitaire Départemental de

l’Ouémé-Plateau, Porto-Novo, Bénin

Arnaud Sonou, MD,

arnsonou@gmail.com

Mathieu Ogoudjobi, MD

Corine Houehanou, MD, PhD

Richard Aniglé, MD

Daniel Amoussou-Guénou, MD

Centre National Hospitalier Universitaire Hubert

Koutoukou Maga, Cotonou, Bénin

Philippe Mahouna Adjagba, MD

Murielle Hounkponou, MD

Rosaire Bognon, MD

Salimatou Assani, MD

Dèdonougbo Martin Houénassi, MD

Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou-

Alibori, Parakou, Bénin

Léopold Codjo, MD