CARDIOVASCULAR JOURNAL OF AFRICA • Volume 27, No 4, July/August 2016
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AFRICA
Prise en charge des hypertendus dans la ville de
Cotonou (Bénin) en 2011: connaissances attitudes et
pratiques des médecins généralistes
Martin Dèdonougbo Houenassi, Léopold Houétondji Codjo, David Dokoui, Serge Hugues Mahougnon
Dohou, Armand Wanvoegbe, Anthelme Agbodande, Angelo Cossi Attinsounon, Adebayo Alassani,
Séraphin Ahoui, Albert Comlan Dovonou, Thierry Armel Adoukonou
Abstract
But:
Ce travail vise à évaluer les connaissances, attitudes et
pratiques des médecins généralistes sur la prise en charge de
l’hypertension artérielle à Cotonou.
Méthodes:
L’étude était transversale et descriptive basée sur
une enquête multicentrique du 1er Mai 2011 au 31 Juillet
2011. Un recrutement de tous les médecins généralistes,
volontaires exerçant dans les centres de santé privés, publics et
confessionnels de la ville de Cotonou, ayant autorisé l’étude,
a été fait. Le 7ème rapport de Joint National Committee
(JNC7) a été utilisé comme référentiel pour l’évaluation de
la prise en charge des hypertendus. Un auto-questionnaire
adressé aux généralistes, testé et validé, a été utilisé pour
recueillir ces données.
Résultats:
Au total, 41 médecins généralistes dans huit étab-
lissements sanitaires ont été inclus. Près de la moitié des
généralistes (48.8%) ne connaissaient pas la définition de
l’HTA. Seulement 25 généralistes (61.0%) pouvaient décrire
les conditions de mesure de la pression artérielle. Dix général-
istes (24.4%) étaient incapables de lister la moitié des examens
du bilan minimum de l’hypertension artérielle (HTA). La
majorité (92.7%) ne connaissait pas la notion de risque
cardiovasculaire global. L’objectif tensionnel (TA
≤
140/90
mmHg) n’était connu que par 18 (43.9%) médecins.
Les mesures hygiéno-diététiques seules (82.9%) et la mono-
thérapie seule (70.7%) étaient les modalités thérapeutiques
les plus prescrites. Les classes pharmacologiques antihyper-
tensives prescrites étaient surtout les inhibiteurs calciques
(82.9%), les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (53.7%) et
les diurétiques (36.6%). Les généralistes référaient les hyper-
tendus aux cardiologues principalement pour non-maitrise du
chiffres tensionnels (63,4%) et l’apparition de complications
aigues (56.1%).
Conclusion:
Les connaissances des généralistes sur la prise
en charge de l’HTA étaient insuffisantes et leurs attitudes et
pratiques ne respectaient pas les recommandations interna-
tionales.
Mots de cles:
prise en charge, hypertension artérielle, médecins
généralistes, connaissances attitudes et pratiques, Afrique
Submitted 29/7/15, accepted 7/12/15
Cardiovasc J Afr
2016;
27
: e1–e6
www.cvja.co.zaDOI : 10.5830/CVJA-2015-094
L’hypertension artérielle (HTA), grave problème de santé
publique, est en forte progression dans toutes les régions
de l’Afrique sub-saharienne.
1
Elle est un facteur de risque
majeur dans la survenue d’accidents vasculaires cérébraux,
d’insuffisance cardiaque, d’insuffisance rénale et de maladies
coronaires qui représentent les principales causes de décès
dans le monde.
2,3
En dépit de la disponibilité d’une thérapie
médicale efficace, plus de la moitié des hypertendus traités ont
une pression artérielle mal contrôlée.
4,5
Ce mauvais résultat est
la conséquence d’une inefficacité du système de soins à tous les
niveaux: dépistage, traitement, et observance thérapeutique.
6
La mauvaise connaissance sur la prise en charge de l’HTA a
été rapportée par Noubiap
et al.
au Cameroun en 2014. Peu de
praticiens non cardiologues maitrisaient la définition de l’HTA,
le bilan minimal, le choix des antihypertenseurs et la notion
d’objectif thérapeutique.
7
Safar
et al.
ont rapporté d’autres
barrières à la gestion efficiente de l’hypertension artérielle. Il
s’agissait entre autres de la faible fréquentation de ces centres
par les patients, la mauvaise tenue des dossiers médicaux et le
non respect des recommandations locales sur la prise en charge
de l’HTA.
8
Ce travail a été donc initié pour évaluer les connaissances,
attitudes et pratiques des médecins généralistes sur la prise en
charge de l’hypertension artérielle à Cotonou en 2011.
Unité de Soins, d’Enseignement et de Recherche en
Cardiologie, Faculté des Soins de la Santé, Université
d’Abomey Calavi, Cotonou, Bénin
Martin Dèdonougbo Houenassi, PhD
David Dokoui, MD
Département de Médecine et spécialités médicales, Faculté
de Médecine, Université de Parakou, Parakou, Bénin
Léopold Houétondji Codjo, MD,
leostelles@yahoo.frAngelo Cossi Attinsounon, MD
Adebayo Alassani, MD
Séraphin Ahoui, MD
Albert Comlan Dovonou, MD
Thierry Armel Adoukonou, MD
Service de cardiologie, Hôpital d’Instruction des Armées
de Parakou, Bénin
Serge Hugues Mahougnon Dohou, MD
Service de Médecine Interne, Centre National Hospitalier
Universitaire Hubert Koutoukou Maga, Cotonou Bénin
Armand Wanvoegbe, MD
Anthelme Agbodande, MD